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[niko12]

Vendredi 28 octobre 1985 à 23 heures, le réseau téléphonique français faisait le grand saut dans l'an 2000. A Decazeville, les techniciens des PTT se sont également mis en quatre pour les huit chiffres. Dans l'immeuble des Télécom de la place Decazes, ce sont plus de 16300 lignes qui sont gérées.

8785 abonnés transitent par le central électronique ultra moderne Alcatel, 4000 sont reliés au central électromécanique Ericsson qui a maintenant treize ans. Et 3535 branchent leur combiné sur des centraux de secteur qui dépendent de Decazeville.

Pour sauter le pas, ils étaient dix ce vendredi, dont M. Maurel, le responsable du central, et un technicien venu d'Albi (...) Question manipulations, disons le tout de suite pour les amateurs de science-fiction et de voyants qui s'allument partout, c'était plutôt décevant ! Côté électronique, tout était programmé à distance depuis Rodez, même pas un bouton pour appuyer. Et du côté électromécanique, il fallait ôter une vingtaine de fiches permettant le basculement d'une numérotation à une autre.

Après 23 heures, il restait tout de même à faire des tests : les premiers à être appelés ont été les centres de Toulouse, Lille, Paris, des numéros de robots de type horloge parlante, les services spéciaux 17 et 18...

Cela dit, le plus difficile reste à faire : on modifie plus aisément la programmation de 1 700 centraux que celle de 23 millions de cervelles ! Et c'est sans doute aujourd'hui lundi que les circuits seront mis à rude épreuve. Les PTT prévoient autour de 30 % d'erreur. Les étourdis branchés sur un central téléphonique sont avertis de la nouvelle numérotation, dès qu'ils décrochent le combiné, par une voix métallique. Et ceux qui sont perdus peuvent appeler le 36 12 (répondeur) ou le 36 10 (opératrice).

source: centrepresse