 | Les bénévoles de La toile du Larzac ont mis en place des antennes relais pour s'alimenter en internet haut débit. |
Monter sur le plateau, guetter les panneaux, fendre la route : accéder au hameau de Montredon du Larzac est une récompense qui se mérite. Au beau milieu des maisons de pierre, le temps semble s'être arrêté. Seul le bruit des bêches dans les jardins vient troubler la tranquillité des paysages emblématiques. Pourtant, ce coin tranquille du Sud-Aveyron est plus connecté qu'il n'y paraît. En regardant vers le haut de la colline, entre deux branches de sapins, se dresse la dernière fabrication technologique des bénévoles de l'association La toile du Larzac : une antenne haut débit.
“Ça fonctionne depuis quinze jours, mais la réflexion est engagée depuis un an et demi, se réjouissent Françoise et Alain Desjardin, installés dans le hameau. C'est un projet collectif qui concerne tous les habitants de Montredon. Il y a eu des réunions, des discussions. Aujourd'hui on a une connexion internet en très haut débit, très rapide.”
À l'initiative du projet, il y a l'association La toile du Larzac, née en novembre 2016 de la volonté des habitants de la zone du Larzac nord de ne plus figurer éternellement en “zone blanche”, soit les parties du territoire qui ne sont pas desservies, ou très mal, par les réseaux de télécommunications. “Avant, on devait passer par satellite pour avoir internet, rappelle Françoise. Comment travailler sur son ordinateur si on risque à n'importe quel moment de tout perdre ?”
L'idée de départ est ramenée par Christiane et Pierre Burguière, au retour d'un voyage dans la Manche. Dominique Delport, hôte des Larzaciens, se trouve être un mordu d'informatique, cofondateur de La toile de Tessy, une association qui gère un réseau de connexion illimitée haut débit.
Après avoir accepté d'exporter bénévolement son concept sur le Larzac, il se lance dès juin dernier sur le plateau, GPS à la main, pour établir les futurs emplacements des antennes. “En fait, le principe est simple, il s'agit d'un système de faisceau direct, explique Ghislaine Ricez, trésorière de La toile du Larzac. Le point de départ est Millau. Il y a ensuite une antenne sur le causse en vue de Millau, qui renvoie à une autre sur le site de l'hôpital du Larzac. Puis, le signal se partage en direction des Truels et de Montredon.”
Un projet qui séduit les habitants, heureux de pouvoir bénéficier d'une connexion plus rapide et de meilleure qualité. “Il y a bien eu quelques interrogations sur la propagation des ondes et leur impact, remarque Alain. Mais nous avons discuté et le projet a remporté l'adhésion.” Des mesures ont été effectuées en extérieur et en intérieur, révélant un rayonnement bien en deça du seuil fixé par la norme européenne.
Des installations hertziennes couronnées de succès, puisque la connexion est passée de 2 Mbits/s à 100 à 200 Mbits/s en moyenne et pour une quantité illimitée de données. Samedi 21 octobre, lors de l'inauguration du projet, la possibilité d'étendre le réseau à la Roque-Sainte-Marguerite, Saint-Sauveur et Saint-Véran a été évoquée.
Un maillage du territoire qui vise à s'agrandir, et à permettre aux usagers de ne plus subir les inégalités de connexion. Impossible n'est décidément pas larzacien.
En chiffres
50 : le nombre de connectés, professionnels et particuliers, qui seront reliés au réseau, à la fin de l’année, par La toile du Larzac. Au total, l’association pense pouvoir assurer le branchement de 100 à 150 foyers maximum sur sa zone de couverture.
15 : en euros, le prix de l’abonnement par mois qui comprend un accès illimité à internet en haut débit. Mais ce tarif est à nuancer, car les utilisateurs doivent verser à l’association une cotisation de 10 € par mois sur trois ans. Un montant permettant l’achat de matériel, l’entretien et le bon développement du réseau.
1 500 : la somme de la subvention versée par la caisse du Crédit Agricole de Millau pour le lancement du projet. Trois associations du plateau ont aussi réalisé une avance de trésorerie.
100 : en km2, la surface totale couverte par le réseau.
source: midilibre Ecrire un commentaire
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